Du Lu au Ve – 8h30 > 12h00 et 13h00 > 17h00
Les Sa, Di et Lu 22|04|2019 – 14h00 > 18h00
Jean Javaux sera présent dans l’exposition les Sa, Di et Lu 22|04|2019 – 14h00 > 18h00
Né à Anseremme en 1932, Jean Javaux grandit au pied du Vélodrome de la Meuse qui a fait, entre 1925 et 1935, les beaux jours des amateurs de sport cycliste. Vivement ému par les évènements douloureux de la guerre et plus spécialement par ceux de fin 1944, il développe très tôt un sens aigu du souvenir. Son imagination aidant, il dessine quelques-unes des scènes qu'il a vécues dans cet Anseremme d'autrefois, jadis rendez-vous d'artistes qui payaient leurs séjours avec des tableaux ou peintures réalisées sur des portes intérieures d'auberges aujourd'hui disparues. Attentif aux histoires d’adultes fréquentant le bistrot paternel, le jeune homme aimait davantage le cours de dessin d’Alexandre Daoust que bien d’autres branches… Ce n’est pourtant qu’à l’aube de ses 40 ans qu’un ami peintre l’initiera à la peinture. Si c’est bien René Van Campenhout, cet excellent et délicat paysagiste, amoureux de la Lesse et de la Meuse, qui l’aiguilla sur le rail de la peinture à l’huile, c'est cependant André Fecherolle, Professeur de l'Institut Technique de l'Etat à Dinant, qui lui fera perfectionner ses perspectives.
Ainsi guidé, le jeune autodidacte se met au travail. Jean Javaux veut avant tout peindre ce qu’il voit. Son terroir qu’il aime tant, il l’arpente quotidiennement, il en est imprégné et ne cesse de le représenter. Il en traduit le paysage comme il le perçoit, tel qu’il est aussi, sans fioriture. Il connait les moindres méandres et tourbillons de la Lesse, de la Molignée, le mystère des cavernes et le secret des rochers, la délicatesse des fleurs et la puissance des arbres qui bordent la rivière. Depuis sa première exposition, en 1971, s’est opérée une longue mutation dans les styles et l’approche des choses de la nature, se traduisant principalement par une recherche plus affinée des détails, ceux-là que l’œil bien souvent ignore, mais qui transforment le travail des pinceaux en trésors artistiques. Il a le souci constant de la minutie, de l’atmosphère et de la lumière. Il sillonne les vallées de la Lesse et de la Meuse et parcourt les villages qui bordent leurs rives. Et il pénètre à travers bois et futaies pour rendre ses émotions, face aux mouvements changeants de la nature.
Il se met à relever de plus en plus délicatement les différents éléments et aspects d’un tronc, d’une branche, d’une fleur, le scintillement de l'eau ou les reflets de la neige. Il précise davantage le feuillage et les chemins forestiers, faisant vivre avec plus d'acuité «sa» nature, soulignant son caractère envoutant. Pastel, aquarelle, sépia, fusain ou sanguine sont autant de moyens d'expression utilisés avec bonheur pour réaliser ses œuvres, qui laissent poindre la grande sensibilité de cet homme de cœur cherchant sans cesse à se remettre en question pour exprimer ce qu'il ressent.
Ses œuvres baignent toutes dans une lumière atmosphérique dont l'artiste se plait à dire qu’il s’agit de l'élément essentiel qu'il cherche avant tout à traduire, quel que soit le sujet choisi.
«A mon sens, ce qu’il faut toujours faire, c’est peindre en se promenant. Imaginer la mise en scène qui est essentielle à mes yeux, la construction, la répartition des masses d’un tableau, la situation du point fort… c’est tout un travail d’organisation. Bien sûr, pour peindre, il ne suffit pas de se retrouver devant un superbe paysage. Faut-il encore être disposé à peindre, c’est la disposition du moment.» Jean Javaux.
Son sujet va progressivement s'orienter vers l'art animalier, évoquant en cela la réminiscence des promenades en forêt qu'il effectuait, adolescent, aux côtés de son père. «L’arbre qui vieillit ressort ses racines, dit-on, et l’une de celle-ci comporte le souvenir de nombreuses chasses ravivant la mémoire de mon père qui m’amenait souvent au bois lors de mes jeunes années…» Jean Javaux.
C'est pourquoi le milieu forestier, avec sa faune, l'a toujours inspiré. Il s'efforce de le traduire pour faire partager au public l'émotion toujours renouvelée que lui procure la solitude, amie des grands bois.
Jean Javaux, aujourd’hui octogénaire, n’a rien perdu de sa verve artistique ni de sa passion. Malgré un accident en 2018 et six mois d’immobilisation forcée qui auraient pu avoir raison de sa création artistique, il a persévéré et surmonté de nombreux écueils pour présenter de nouvelles créations aux cimaises du Centre Culturel de Dinant.
Le parcours dévoilera ses œuvres récentes, donnera l’occasion de (re)découvrir des tableaux marquants de sa carrière, mais révèlera aussi une autre facette de l’artiste par le biais de textes de son cru qui illustrent si bien son cheminement de la plume au pinceau.
Une exposition à voir pour se plonger ou se replonger dans l’univers de ce peintre amoureux de la Lesse, d’Anseremme, de Dinant, interprète d’une région superbe.