
"Les ennemis de l’Etat se divisent en deux catégories: ceux qu’on peut ramener à la raison et les incorrigibles. Avec ces derniers, il n’est pas possible de dialoguer, ce qui les rend non-rééducables..." Vladislav Sourkov (circulaire interne, bureau de la Présidence russe, 2005).
C’est sur cette citation que débute cette pièce qui met en scène le parcours et le combat de la journaliste et militante des droits de l’homme, Anna Politkovskaïa, pour faire éclater la vérité sur les combats qui sévissent entre la Russie et la Tchétchénie. Elle en a payé le prix fort: la mort. Cette figure devenue emblématique compose une radiographie de la Russie poutinienne, ivre d’elle-même, malade de ses démons, de son autoritarisme à tout va, de son nationalisme sans borne, mais aussi une radiographie de tout totalitarisme et de l’être humain.
Cette pièce de Stefano Massini (
Lehman Trilogy) interroge l’espace de parole, la liberté d’expression, dans un monde qui se dit moderne et civilisé, mais qui tolère des actes de barbarie d’une telle force.
Femme Non-rééducable réveille les consciences en mettant, sans langue de bois, le doigt sur ce qui pose problème en Russie, et par extension dans le monde, et ne trouve toujours pas de solution à ce jour. Un sujet brulant dans l’actualité mouvementée de ces derniers mois, un spectacle vital à la mise en scène sobre mais percutante, emmené par le jeu brillant d’Angelo Bison et Andréa Hannecart.